Vivre Cent Valeurs
C’est vivre cent moment d’une vie, chacun sa différence, chacun son moment, la beauté de son instant. C’est la lucarne sur un monde, une hauteur autrement, un regard émerveillé. Ce petit bout de monde, vivant, est l’agitation, le balancement de longues tiges fines, l’immutabilité de géants foncés et l’épanouissement de rougeoillants. C’est l’affleurement d’une aile pulsant l’oiseau vers le vide d' un ciel océan, la blancheur d’une plume virevoltant le long d’une pelouse verte, empreinte immobile, figée dans sa douceur et la beauté de sa propre couleur.
C’est un regard aveugle perçevant le murmure d’une vie, soufflant des empreintes multicolores sur un épiderme respirant. Un coeur, tic-tac, tic, tic… écho de sa propore vie, de ses envies, une profonde pulsation qui remonte le long des abysses sur lesquelles de fragiles vasques se bousculent au fil du clapotti historique.
C’est la chatoyance d’un ray, qui réchauffe sans prisme chacune des couleurs dans la boite d’un vivant, respirant de sa douce respiration, l’aspiration d’un fugaste moment. Un chat se balade le long du fil qu’est sa vie, sa balance est une prouesse éthérée, une merveille d’équilibre, celle d’un roi dessinant l’humanité. Le chien tourne sur lui, se lèche la queue, hume un derrière, dandine le long d’une ligne imaginaire à la poursuite de l’humé espéré et se défie de l’atmosphère cotoyée.
Un sourire se dessine le long d’une joue tout aussi éthérée, un petit prince rêve d’une autre rose pleine de saveur, se léchant les babines sur lesquels coule une petite rivière fine, pourpre, jaillissant d’un doigt pointant un regard dans l’infini et seulement l’infini car là se trouve la source d’une joie lyrique, envoutante, vieille fragile de cent mondes, cent espaces, cent rêves autrement.
Une lueur se dessine dans un œil vagabond, comme le chien, qui ne ressemble pas au chien, ni au chat d’ailleurs car lui est ici, il rebondit dans l’espace, vers son apogée, vers son hyménée, une onde pulsée, un battement d’éternité et vit sa propre explosion, son illusion, son moment. Il s’élance vers son aimée, sa jumelle, son binocle. Qui sait quand il l’aura trouvé… mais lui sait qu’elle est là, si proche, si semblable à distance d’un monticule, un nez. Un monde à parcourir, un autre monde bougeant au soufle d’une onde porteuse ; il ne pourra jamais s’affranchir. Il sait. Il espère. Elle est.
De minuscules petites traces forment un ensemble, un chemin se déroule, l’encre file, les lettres s’enfilent, les mots jaillissent. Les fourmis relèvent la tête, tracent un chemin, partagent des mots, dans le silence de leurs phéromones, messagers puissants, porteurs de cent autres vies, cent autres heures, cent autres heurs. À l’autre bout de cet univers, d’un autre mondre, se déchainent de géantes masses de chairs bigarrées dans leurs violences explosives, leurs langueurs, leurs sensualités. Des ondes, tambours battants de leurs marches qui se répandent, s’écoulent, se brisent chacun dans leur élan vif et virevoltant. Ce qui n’est qu’un écho pour ces lilliputiens est la balade, la course d’un bolide, un pied écrasant l’accélérateur, dépassant les 80 m/h pour se réfugier dans l’espace où l’explosion, la rencontre de leur mon semble si possible.
Quand la 2d rencontre la 3d. L’annonce d’une vie !
Dim. 30/03 19:19